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DNA 24 juillet 2012 – Une école de théâtre à l’Esplanade

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Les amateurs seront initiés à l’art dramatique dans le cadre de la méthode interdisciplinaire qui favorise à la fois la progression individuelle et collective.

Culture Une école de théâtre populaire à l’Esplanade Le « Studio » entre en scène

Pourquoi ne pas concevoir une école de théâtre non professionnelle calquée sur le modèle à succès des innombrables écoles de musique qui irriguent le paysage culturel strasbourgeois ? Depuis deux ans, l’idée germe dans les coulisses du « Tambourin », une salle de l’ARES (Association des résidents de l’Esplanade) jusqu’ici plutôt utilisée comme salle à tout faire.

Grâce à l’extension des locaux, ce lieu sera à partir de septembre prochain dédié au processus d’apprentissage de l’art dramatique.

« Chaque discipline est travaillée comme un accélérateur des autres »

« Pendant les vacances, nous avions déjà expérimenté des cycles de théâtre et découvert l’intérêt que cela suscitait parmi les enfants et les familles », raconte Marc Philibert, directeur de l’ARES. Point de départ d’une réflexion, le constat, enrichi par les idées des uns et des autres, est devenu un projet ambitieux, porté par un compagnonnage de longue date entre Marc Philibert, directeur du centre socioculturel, et Mikhaïl Kroutov, metteur en scène d’origine russe et installé à Strasbourg depuis une vingtaine d’années.

L’école qui va ouvrir ses portes en septembre s’appelle « Studio » et se distingue, par sa démarche, des ateliers proposés ici et là par des compagnies ou diverses structures culturelles. « Nous proposerons un enseignement complet, de l’initiation à l’approfondissement. On abordera le jeu, la voix, le corps, le mouvement. Chaque discipline est travaillée comme un accélérateur des autres. L’idée est que chacun trouve ses propres appuis, en faisant la synthèse », indique Mikhaïl Kroutov, responsable pédagogique.

Avec ou sans expérience, les amateurs seront initiés à l’art dramatique dans le cadre d’une méthode interdisciplinaire qui favorise à la fois une progression individuelle et collective.

Des professionnels issus d’horizons différents

« Nous nous inscrivons surtout dans le cadre d’un processus d’apprentissage et dans la durée », insiste Marc Philibert qui précise que le traditionnel spectacle de fin d’année n’est pas forcément à l’ordre du jour. « Mais il y aura des présentations publiques de travaux », ajoute toutefois le metteur en scène et formateur.

Pour l’équipe pédagogique, l’ARES réunit un noyau de professionnels issus d’horizons divers : Mikhaïl Kroutov, metteur en scène et créateur du Laboratoire de recherches théâtrales, François Amuli, chanteur et animateur d’une chorale de gospel, Katia Matar, formée aux danses afro-brésilienne, afro-cubaine, haïtienne et africaine et la musicienne Marie Poincelet-Gelis.

En avril dernier, à l’issue de l’assemblée générale de l’ARES qui a validé le projet, le directeur a sollicité Ariane Mnouchkine, metteur en scène et fondatrice du Théâtre du soleil, une communauté singulière dans le domaine du spectacle vivant. « Nous avons été agréablement surpris. Elle a accepté de devenir la marraine de la première promotion ! » s’enthousiasme Marc Philibert, heureux de porter sur les fonts baptismaux cette école, en compagnie d’une militante du théâtre coopératif.

Curieusement, l’ARES est née la même année que le Théâtre du soleil : en 1964. Plusieurs décennies plus tard, leurs trajectoires se croisent à nouveau.

L’avis de Marc Philibert Directeur de l’ARES « La musique est un art qui bénéficie d’un savoir-faire et d’un très large réseau d’établissements

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« La musique est un art qui bénéficie d’un savoir-faire et d’un très large réseau d’établissements. Ce n’est pas le cas pour le théâtre qui est pourtant un outil de citoyenneté. Nous avons la conviction qu’en tant qu’association chargée d’éducation populaire, il est intéressant d’ouvrir une école non élitiste. Au début, nous allons fonctionner sur nos fonds propres. C’est un risque mais on y croit. »

Deux cycles

Le Studio propose deux cycles « Éveil et découverte » (deux ans) et « approfondissement » (deux ans) pour les amateurs à partir de 8 ans jusqu’à 18 ans et plus. La formation se déroule sur trois heures par semaine, le soir et le mercredi matin. Le coût de la formation est calculé en fonction du quotient familial mensuel, à partir de 620 euros par an. S’inscrire : ARES, 10 rue d’Ankara, tél : 03 88 61 63 82 www.ares-le-site.com.

par Valérie Bapt

© Dernières Nouvelles d’Alsace, Mardi 24 juillet 2012. – Tous droits de reproduction réservés