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La Maison Théâtre à l’ARES L’en-jeu citoyen

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À la Maison Théâtre : confiance, écoute, espace, impro…

Implantée au théâtre du Tambourin de l’ARES pour trois ans, la Maison Théâtre y engage une nouvelle saison où la pratique artistique nourrit la création, adossée à un répertoire choisi. Entre spectacles, ateliers et nouveaux stages, le projet se consolide.

À la suite des attentats de janvier, le gouvernement a décidé de renforcer l’éducation artistique et culturelle, en donnant la priorité aux pratiques artistiques collectives dès le plus jeune âge, ainsi que l’éducation aux médias et à l’information.

À la Maison Théâtre, on a toujours pensé une politique artistique où « la pratique du théâtre relève d’un art vivant plus que d’un seul loisir, revendique son directeur Laurent Bénichou. Où l’on développe l’art d’être citoyen, une attention vers l’autre ouverte sur le monde ».

La greffe au théâtre du Tambourin de l’ARES (association des résidents centre socio-culturel de l’Esplanade) a pris. Une convention a été signée pour une durée de trois ans. « C’est un mode de collaboration efficace, se réjouit Marc Philibert directeur de l’ARES. Le théâtre du Tambourin est davantage repéré depuis l’installation de la Maison Théâtre et la compagnie Plume d’éléphant de Laurent Bénichou. Et puis nous partageons les mêmes valeurs citoyennes ».

Après le succès des stages qui ont eu lieu les 28 et 29 août derniers lors du festival Sur nos chemins de théâtre, Laurent Bénichou présente une saison boostée par des nouveautés – qui consolide et développe le projet. Enrichie par des stages de clown pour débutants et avancés, augmentés d’une session d’écriture clownesque pour adultes.

Des stages durant les vacances scolaires complètent les 5 ateliers hebdomadaires de théâtre destinés aux enfants, dès 8 ans, et aux adultes (de 180 à 330 €/an). La chorégraphe Kristine Groutsch inaugure une improvisation dansée, proposant de nouvelles façons de mettre son corps en mouvement.

Mêlant gens de théâtre, de danse, d’objets, l’équipe d’artistes pédagogues s’est étoffée avec l’arrivée des comédiens Muriel Inès Amat, Nancy Guyon et David Martins – anciens de la troupe du TNS de Julie Brochen.

À la Maison Théâtre, c’est une littérature contemporaine qui se joue. « Nous ne sommes pas qu’un coordinateur d’ateliers, la Maison Théâtre réfléchit la pratique et ses outils de pédagogie », estime Laurent Bénichou qui rêve toujours « d’une école des artistes pédagogues ». Ainsi un répertoire de textes contemporains s’est constitué, au fil du temps, des éditions de Faites du Théâtre ! qui touchent plus de 500 scolaires du Bas-Rhin.

Ce corpus de textes , matière à jouer, à chanter, à penser, s’enrichit des prochaines commandes passées aux fidèles Christophe Tostain, Gustave Akakpo et l’Alsacienne Céline Bernard. En janvier, ces auteurs seront en résidence d’écriture à Strasbourg, à la cité Spach pour Tostain et en Alsace bossue pour Akakpo et Bernard.

Dans un jeu oulipien, la commande passée revêt la forme d’un instantané dramatique de 5:55 – à l’adresse des adolescents et des adultes qui les accompagnent. Soit cinq minutes et 55 secondes, on est bien à l’heure du speed-dating et du tweet.

Ils seront joués en cabaret lors de l’édition 2016 de Faites du théâtre ! Qui pour la prochaine édition, en novembre, tire le fil des histoires de familles/familles à histoires. Renouvelé, Faites du Théâtre ! 2015 convie la comédienne et auteure Sabine Tamisier dont Sad Lisa a été mise en scène au TAPS, en 2010, par Francis Freyburger.

Les actions de médiation avec le théâtre strasbourgeois Le Maillon et le centre de développement chorégraphique Pôle sud se poursuivent durant la saison 2015/16.

Quatre spectacles jalonnent aussi la saison au théâtre du Tambourin. Flix des Anges Nus, d’après l’album de Tomi Ungerer, en janvier prochain, suivi du théâtre musical de la compagnie bordelaise du Réfectoire qui met en scène Le journal de grosse patate. Avec les Aquitains, s’est monté le projet Si j’étais grand, les deux équipes croiseront leurs créations entre les scènes du Tambourin et du TnBa-Théâtre du Port de la Lune, en juin 2016. Laurent Bénichou reprend Crises de mer , en mars, et pour les tout-petits, de 18 mois à 5 ans, programme les Yeux comme des Hublots qui donnent rendez-vous au 2 rue Bulle.

« Je réfute le terme d’intervenant, postule Laurent Bénichou, car on développe une démarche innovante autour de ce que signifie” être un spectateur”. Aujourd’hui, on fait une politique du chiffre mais on a oublié la politique du terrain. » Dotée d’un budget de 130 000 € (dont 45 % d’autofinancement), la Maison Théâtre cherche encore une reconnaissance, et de véritables moyens financiers pour garantir son développement.

Présentation de saison, le 19 septembre à 10 h 30 au théâtre du Tambourin, 10 rue d’Ankara. lamaisontheatre.eu

© Dernières Nouvelles d’Alsace, samedi 12 septembre 2015. – Tous droits de reproduction réservés