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BAS-RHIN

Des tablettes pour réduire la fracture numérique

Grâce aux outils informatiques et aux contenus éducatifs mis à disposition par la Fondation Orange, onze centres socioculturels et associations implantés dans des quartiers prioritaires du Bas-Rhin vont expérimenter, à partir de cet automne, un programme innovant d’accompagnement à la scolarité.

Elizabeth Tchoungui, présidente déléguée de la Fondation Orange, Marielou De Oliveira (CSC Du Marais, Schiltigheim) et Fabien Urbes (CSC ARES, Strasbourg), de g. à d., lors du lancement de l’expérimentation “écoles numériques” à la préfecture du Bas-Rhin. Photo DNA/Xavier THIE

Depuis 2014, la Fondation d’entreprise du groupe de télécommunications Orange a entrepris de distribuer des kits numériques contenant des tablettes aux écoles mixtes dépourvues de livres et de connexion internet dans les pays d’Afrique francophone et du Moyen-Orient, où l’opérateur est présent. « Ce projet de mécénat, destiné à lutter contre les inégalités d’accès au numérique, s’est développé pour devenir un programme d’éducation numérique à part entière, que nous appelons écoles numériques », explique Élizabeth Tchoungui, sa présidente déléguée, qui rappelle qu’un millier d’écoles dans seize pays, soit près de 500 000 élèves, en bénéficient à ce jour.

Après l’avoir adapté et revisité pour en faire un outil d’inclusion numérique à destination des jeunes en difficulté scolaire, la Fondation a décidé cet automne de déployer un programme similaire en France.

Parmi les cinq premiers partenaires publics et associatifs retenus pour expérimenter le dispositif figure la préfecture du Bas-Rhin (*).

Prévenir le décrochage scolaire

Mardi, à Strasbourg, Élizabeth Tchoungui et Josiane Chevalier, préfète du Bas-Rhin, ont signé à une convention de mécénat qui officialise le lancement du dispositif. « Dans un département qui compte 21 quartiers prioritaires, l’accompagnement des publics fragilisés et l’accès au numérique constituent des axes majeurs de la politique de la Ville. Réduire la fracture numérique est absolument essentiel afin de prévenir le décrochage scolaire qui s’est encore accentué pendant la pandémie », a notamment souligné la préfète.

L’expérimentation va se dérouler pendant un an dans sept centres socioculturels (CSC) et quatre associations socio-éducatives, tous implantés sur des territoires d’éducation prioritaire (**). Pour cela, la Fondation Orange va leur remettre 19 kits, ou caisses, d’une valeur globale de 47 000 €.

Bilan avant extension

Chacune contient dix tablettes, un ordinateur portable, une enceinte nomade, un projecteur et sa toile écran, ainsi qu’un serveur Raspberry Pi (***) disposant d’une antenne wifi et une carte mémoire SD. « Cette dernière propose des contenus pédagogiques libres de droit tels que l’encyclopédie Wikipédia, la librairie en ligne Gutenberg, des MOOC d’enseignement en ligne, des chaînes Youtube comme J’aime lire ou C’est pas sorcier, etc. Les contenus sont modifiables selon les besoins des éducateurs et des élèves. La connexion se fait dans un environnement protégé, sans publicité et sans les risques liés à internet », a expliqué Jean-Guillaume Bazaille, en charge de leur déploiement à la Fondation Orange.

Dans les sept CSC concernés, leur utilisation se fera dans le cadre des dispositifs locaux d’accompagnement à la scolarité déjà existants. Au préalable, des salariés et retraités bénévoles d’Orange se chargeront de former les animateurs volontaires au fonctionnement de ces nouveaux outils. Au CSC du Marais à Schiltigheim, pas moins de 80 jeunes, du CP à la 3e , sont d’ores et déjà inscrits pour bénéficier de cette nouvelle méthode d’apprentissage et d’éveil culturel. Au CSC de l’ARES, à Strasbourg, les jeunes utilisateurs, âgés de 4 à 18 ans, seront a priori au nombre de 110 jeunes.

Au total, 700 jeunes bas-rhinois devraient bénéficier de ce nouveau type d’accompagnement numérique lors de l’année scolaire qui vient de commencer. « La préfecture fera un suivi régulier et un bilan de l’expérimentation. Les retours des animateurs et des élèves nous seront très utiles dans l’optique d’une extension du programme à l’ensemble du territoire national », a expliqué Élizabeth Tchoungui.

(*) Les quatre autres partenaires sont des communes rurales, des collèges et des associations socio-éducatives implantées en Meurthe-et-Moselle, en Moselle et en région Bourgogne-Franche-Comté.

(**) Il s’agit des CSC Schuman et Langensand, à Haguenau, des CSC Fossé des Treize et ARES à Strasbourg, du CSC îlot du Moulin à Saverne, du CSC Phare de l’Ill à Illkirch-Graffenstaden, du CSC du Marais à Schiltigheim, de l’association des parents d’élèves des Écrivains, de l’association Échanges et du CSF Léo-Lagrange à Schiltigheim-Bischheim, ainsi que du CASF Bisch’Art à Bischwiller.

(***) Le Rasperry Pi est un ordinateur low-cost de la taille d’une carte de crédit développé par la Fondation caritative britannique du même nom. Il se connecte sur tout dispositif disposant d’une entrée HDMI ou vidéo.

Par Xavier THIERY

© Dernières Nouvelles d’Alsace, mercredi 8 septembre 2021. – Tous droits de reproduction réservés