Municipales 2026

Strasbourg : à l’Esplanade, toutes les générations ont la parole grâce au World café

À l’invitation des centres socioculturels de l’ARES et du Cardek, plusieurs dizaines d’habitants de l’Esplanade et de la Krutenau se sont retrouvés vendredi soir à l’ARES pour faire part de leurs doléances dans la perspective des municipales de mars 2026 à Strasbourg. Une dizaine de candidats étaient présents pour les écouter. – Valéry Walch

Un World café Esplanade – Krutenau a été organisé sous forme de tables rondes par les CSC du Cardek et de l’ARES, en amont des municipales, pour donner la parole aux habitants des quartiers. – Photo Cédric Joubert

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… Vendredi soir, dans le cadre du World café proposé aux habitants de l’Esplanade et de la Krutenau par l’ARES et le Cardek, « un petit groupe de mamans s’était spécialement déplacé pour croiser Virginie Joron, candidate du Rassemblement National aux municipales de mars 2026. Même si ça avait fait débat, nous l’avions invitée, mais elle n’est pas venue. Du coup, elles sont reparties », explique le directeur de l’ARES, Fabien Urbès.

Elle n’aura pas manqué au président du Cardek, Jean-Romain Heu, qui clôturera la soirée en rappelant que les positions de l’extrême droite « sont incompatibles avec les valeurs des CSC », mettant en garde contre « la tentation des extrêmes ».

Aux habitants la parole, au sein de tables rondes modérées par les bénévoles : c’est le principe des World Cafés lancés par la Fédération des centres socioculturels du Bas-Rhin. – Photo Cédric Joubert

Des candidats contraints d’écouter

Cadre de vie, environnement et mobilité ; éducation, enfance et jeunesse ; santé et handicap ; insertion et emploi… Les sujets ne manquaient pas. Pas plus que les candidats venus prendre la température. Comme à la Meinau la veille, ils étaient une dizaine, tous bords confondus, de la liste la plus confidentielle à la maire sortante, à jouer le jeu de ce deuxième World café (d’une série de neuf). Avec, toujours, le même esprit : aux habitants la parole, au sein de tables rondes modérées par les bénévoles ; aux candidats l’écoute – et une courte synthèse de deux minutes chrono chacun en fin de soirée.

Une inversion des rôles que les habitants – parmi lesquels des retraités, mais aussi pas mal de jeunes et de mamans, offrant un panel assez représentatif de la démographie du secteur — ont mis à profit pour relayer leurs doléances, dans une ambiance très respectueuse, il faut le souligner.

Particularité de l’exercice : un public très intergénérationnel. – Photo Cédric Joubert

Comme en 2020, les sujets de fâcherie et d’inquiétude ne manquaient pourtant pas. Notamment à l’Esplanade, quartier à la fois multigénérationnel et vieillissant, où le besoin de sécurité, de solidarité et de respect était dans toutes les bouches. Ouverture d’une crèche municipale, développement de l’aide aux devoirs et cantines à prix abordables ; local et activités pour les jeunes (certains ont taclé l’ARES pour son « manque de dynamisme » en la matière) ; nouvel Ehpad « abordable » pour les aînés, à qui il faudrait aussi « plus de bancs » … Chaque génération a ses pistes pour favoriser le vivre ensemble tout en réduisant la précarité.

Si certains ne voient pas d’un bon œil l’arrivée annoncée de plusieurs centaines d’étudiants supplémentaires avec les projets de la place d’Islande et au-dessus de la pharmacie Vauban, tous s’accordent sur le besoin pressant de toilettes publiques… Et plus largement de services publics.

Lesthématiques de débat étaient variées. – Photo Cédric Joubert

L’envie de « vivre dignement »

Ils sont également nombreux à vouloir « vivre dignement » et à dénoncer la présence de rats et l’insalubrité de certains logements ; quant à l’Esplanade, la présence au (très) long cours du « campeur de la place d’Athènes » crispe toujours. Discriminations à l’embauche, encombrants, feuilles mortes et autres conflits d’usage ont aussi fait partie des sujets évoqués. De quoi nourrir les futurs programmes des candidats en mal d’idées.