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ESPLANADE | Au centre socioculturel de l’ARES

La Maison Théâtre reconduite au Tambourin

Une convention de cinq ans est reconduite entre la Maison Théâtre fondée par le comédien pédagogue Laurent Bénichou, et l’ARES. Dans une salle du Tambourin rafraîchie, la nouvelle saison propose des ateliers de théâtre ludiques où circule la parole d’auteurs, de comédiens dans l’écoute des pratiquants. Zoom.


L’en-jeu citoyen de la pratique du théâtre autour de textes contemporains. Photo Chloé Gendre

« On a un peu réussi notre pari ». Comédien, metteur en scène, fondateur et directeur de la Maison Théâtre, Laurent Bénichou garde la tête froide. Cinq ans après l’installation au sein du centre socioculturel de l’ARES, à l’Esplanade, sa structure a trouvé « son rythme de croisière ». Près de 125 participants, de 7 ans jusqu’à 77 ans, suivent à l’année les divers stages d’initiation à la pratique théâtrale (aux tarifs modestes). Au sein de l’écosystème culturel de l’Eurométropole, la Maison Théâtre a enfin trouvé sa place et renoncé à la diffusion.

Qu’est-ce qui distingue les ateliers de la Maison théâtre d’autres structures ? La place d’auteurs contemporains, la constitution d’un répertoire de textes singuliers écrits pour la pratique et l’espace d’échanges entre comédiens, participants et auteurs qu’ouvre Laurent Bénichou. « On est dans le bain de la création », affirme-t-il.

Résidences d’écritures dans la Cité Spach

Ce dernier l’a souvent dit, il s’agit d’une « fabrique de citoyenneté », aussi les questions de liberté, d’identité, de territoire animent-elles, les commandes d’écriture passées par la Maison Théâtre. Pour la présentation des stages enfants et adolescents, la reprise d’ Anissa de Céline Bernard est annoncée ce vendredi 30 août. Dans la salle du Tambourin rafraîchie — les garnitures des sièges des gradins ont été refaites, les murs ont été repeints de couleur sombre, l’équipement en sons et lumières modernisé —, ils sont dix-sept apprentis acteurs sur scène à porter l’histoire d’adolescents dont celle d’Anissa, une immigrée africaine qui est forcée de quitter le territoire parce qu’un médecin la juge majeure. Le groupe de lycéens s’interroge : faut-il lutter ?

Dans une langue poétique et pleine de vérités, portée par un chœur de jeunes qui joue tous les personnages du récit, l’autrice explore les défis et les doutes auxquels sont confrontés ces adolescents. À travers ces fragments de vies, elle montre la solidarité, l’amour et le courage dont ils peuvent faire preuve face à une situation tellement actuelle.

La Maison Théâtre poursuit ses résidences d’écriture ; après Christophe TostainSébastien Joanniez, c’est Sabine Tamisier qui va investir la Cité Spach.

« L’économie reste fragile »

La pièce de Joanniez écrite entre Strasbourg et Clermont-Ferrand, Mieux m’attend , mise en scène par le directeur de la Maison Théâtre, sera jouée au printemps prochain au Théâtre du Pélican dans la cité clermontoise. Un réseau de partenaires spécialisés dans la transmission, la formation d’artistes-pédagogues se tisse à l’échelle de l’Alsace. Avec Les Sentiers de théâtre, la Maison des arts à Lingolsheim, le théâtre de Bouxwiller, etc. des synergies sont à inventer… La Maison Théâtre veut s’affirmer comme lieu ressource, un positionnement qui pourrait lui valoir une reconnaissance de la ville de Strasbourg et du Conseil départemental du Bas-Rhin, à travers un conventionnement de trois ans.

Pour la rentrée prochaine, on retrouve parmi les intervenants les complices habituels — Pascale Lesquesne, Jenny Macquart —, et Laurent Bénichou, devenu permanent de la Maison Théâtre. D’une 1 h 30 à 2 h, sept ateliers sont proposés aux enfants de 7 à 14 ans et cinq pour les adultes. La 11e édition de Faites du théâtre, prévue en novembre convie huit auteurs autour de « Liberté, égalité… les devises pour une humanité » ; des chantiers, rencontres et cabarets qui font la singularité de la manifestation.

« On reconduit la convention de cinq ans avec la Maison Théâtre, parce que cela fonctionne, reconnaît Marc Philibert, directeur de l’ARES. Sur ces cinq dernières années, on a investi près de 30 000 € pour le Tambourin qui est aujourd’hui identifié comme un théâtre de pratique artistique (théâtre et clown, N.D.L.R.), c’est aussi un lieu de réflexion. C’est notre ambition, d’amener la ville de Strasbourg à soutenir cet enseignement des arts vivants comme celui dont bénéficie la musique car l’économie reste fragile ; on n’est pas sur quelque chose de sécurisé ».

Ce vendredi 30 août à partir de 18 h, au Théâtre du Tambourin, 10 rue d’Ankara. Sur réservation au 03 88 61 07 30 ou reservation@lamaisontheatre.eu

© Dernières Nouvelles d’Alsace, vendredi 30 août  2019. – Tous droits de reproduction réservés